
Anthropozoologica
60 (12) - Pages 165-173Le motif de la biche occupe la première place dans l’iconographie pariétale de la région cantabrique au cours des phases anciennes du Paléolithique supérieur (jusqu’au Magdalénien inférieur compris). Deux formes artistiques sont présentes : des peintures rouges au tampon en grotte profonde et des gravures plus schématiques à la lumière du jour. Dans le même temps, la biche est très rare du côté français, ce qui indique que les réseaux d’échange étaient pratiquement interrompus entre les deux régions. Puis, au Magdalénien moyen, la biche régresse fortement au profit du bison qui devient le motif dominant. Ce motif, importé des Pyrénées, montre que les réseaux d’échanges se sont rétablis. Ces variations thématiques sont donc un moyen d’accéder aux échanges culturels et sociaux entre groupes de chasseurs-collecteurs. Si la biche fut un temps au centre de leur imaginaire symbolique, son abandon brutal indique de profonds bouleversements idéologiques dans le rapport au monde.
Iconographie, bison, réseaux d’échange, région cantabrique, Paléolithique supérieur.