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From continents to islands: tracking the red deer (Cervus elaphus Linnaeus, 1758) and its “troublesome cousin”, the wapiti (Cervus canadensis Erxleben, 1777), in Europe

Roman CROITOR & Évelyne CRÉGUT-BONNOURE

en Anthropozoologica 60 (11) - Pages 143-163

Publié le 24 octobre 2025

Cet article est tiré de la thématique Anthropozoologie du cerf élaphe. Témoignages archéologiques, historiques et ethnographiques

Des continents aux îles : suivre le cerf élaphe (Cervus elaphus Linnaeus, 1758) et son « cousin gênant », le wapiti (Cervus canadensis Erxleben, 1777) en Europe

Les cervidés représentent une famille particulière d’herbivores ruminants qui a développé une stratégie écologique et évolutive, flexible et opportuniste. Cela leur a permis de développer de grandes ramures de bois, qui tombent et repoussent chaque année et qui nécessitent donc beaucoup de ressources et d’énergie. La famille des cervidés est l’un des taxons d’herbivores actuels montrant la plus grande diversité, diversité encore plus forte au cours des époques géologiques anciennes. Cette flexibilité écologique et cet opportunisme rapprochent les cervidés des hominines. La relation entre les cervidés et les hominines a été cruciale pour la survie des seconds pendant les phases de glaciation et a probablement joué un rôle dans la colonisation du Nouveau Monde par les groupes humains du Paléo­lithique. Les études sur la taxonomie et la systématique des cervidés fossiles continuent d’apporter de nouvelles découvertes et de nouvelles idées. Des recherches récentes ont révélé que l’histoire naturelle du genre Cervus en Europe est plus complexe qu’on ne le pensait. Nous suggérons que le premier représentant du genre est le petit Cervus nestii (Azzaroli, 1947) n. comb. du Pléistocène inférieur d’Italie, caractérisé par des bois simples à quatre pointes dépourvus de sur-andouiller. Le début du Pléistocène moyen a vu l’émergence du cerf de grande taille, avec des sous-espèces présentant des bois munis de sur-andouiller mais sans couronne, connues sous le nom de Cervus elaphus acoronatus Beninde, 1937. Par la suite, il y a environ 400 000 ans, le Cervus elaphus Linnaeus, 1758 « moderne » est apparu, faisant preuve d’une grande plasticité et d’une grande diversification, et donnant naissance à plusieurs sous-espèces au cours du Pléistocène supérieur. Par une révision récente des données à l’échelle européenne nous proposons l’identification du wapiti, Cervus canadensis Erxleben, 1777, une espèce qui habite actuellement l’Amérique du Nord et l’Asie. De la Crimée à la Suède, plusieurs sous-espèces précédemment attribuées au cerf élaphe ont été réinterprétées et associées au wapiti.


Mots-clés :

Cervidae, morphologie, biodiversité pléistocène, biodiversité holocène.

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