
Comptes Rendus Palevol
24 (28) - Pages 563-585Pour la compréhension des comportements de subsistance au Paléolithique moyen, la grotte de Figueira Brava (Setúbal, Portugal) est un site-clé, représentant la plus ancienne preuve d’exploitation alimentaire systématique des ressources marines connue à ce jour en Europe. Cependant, l’assemblage lithique, composé à plus de 80 % de quartz, est resté peu étudié jusqu’à récemment. Bien qu’il soit le minéral le plus répandu sur Terre, utilisé par différentes technologies lithiques au cours du Pléistocène et de l’Holocène, le quartz a été traditionnellement classé comme une ressource de second rang. En raison d’une forte tendance à la fracturation, les assemblages lithiques en quartz sont typologiquement et morphologiquement moins standardisés que ceux en silex. Pour ces raisons, les études concernent les industries en quartz restent rares, surtout lorsqu’elles sont associées au silex et au quartzite, qui sont plus faciles à analyser. En suivant les approches techno-typologique et techno-économique, nous avons effectué l’étude d’un échantillon de nucléus et de produits en quartz provenant de trois phases successives d’occupation humaine de Figueira Brava couvrant l’intervalle entre 86 et 106 ka (milliers d’années avant le présent). Les résultats montrent que différentes méthodes de taille ont été appliquées avec succès, ce qui implique une bonne gestion des propriétés mécaniques particulières de la matière première. Les méthodes Levallois, Discoïde, et Bipolaire-sur-Enclume ont été utilisées et différentes stratégies techno-économiques peuvent être mises en évidence par rapport à l’industrie en silex et en quartzite. À Figueira Brava, l’utilisation du quartz, abondant localement et taillé grâce à diverses méthodes de débitage, reflète la bonne adaptation des habitants au contexte environnemental du site.
Néandertal, quartz, technologie lithique, MIS 5