
Le présent article revient sur les principales identifications qui ont été avancées à propos du lyngurium (ambre/tourmaline jaune) et propose une nouvelle hypothèse à partir d’une relecture des passages en cause chez Théophraste (Lap. V, 28-31 ; Frg. 362 A FSH & G) et d’échos suggérés par l’étude du corpus botanique. La pierre de lynx serait un bloc de résine sèche mais non fossilisée, importée selon des circuits parallèles à ceux de l’ambre à partir des régions où vit le lynx, et pouvant comporter certains résidus végétaux en son sein. Cette hypothèse permet d’expliquer la confusion récurrente avec l’ambre tout en rendant compte du récit étiologique par lequel le lynx se trouve lié à cette pierre. En outre, cela éclaire la notice que lui consacre Dioscoride (MM 2, 31), qui tient à en parler comme d’une sorte d’ambre « à plumes » (ἤλεκτρον πτερυγοφόρον, un hapax).
Ambre, botanique, minéralogie, pharmacologie, Pline.