
Zoosystema
47 (24) - Pages 489-553Cet article présente la phylogénie de niveau supérieur la plus complète à ce jour des Acridomorpha, basée sur des données moléculaires, montrant clairement que les genres Mazaea Stål, 1876, Ixalidium Gerstäcker, 1869, Tangana Ramme, 1929 et Rowellacris Ritchie & Hemp n. gen., précédemment attribués aux Acrididae, appartiennent à un seul clade, constituant une famille monophylétique, jusqu’alors insoupçonnée, que nous nommons Ixalidiidae Hemp, Song & Ritchie n. fam. Cet article combine la phylogénie moléculaire, la morphotaxonomie, la cytogénétique et la bioacoustique pour caractériser cette nouvelle famille, et présente une table de caractères complète comme contexte pour son placement au sein des Acridoidea. La famille des Ixalidiidae Hemp, Song & Ritchie n. fam. comprend actuellement cinq genres, deux d’Afrique occidentale et centrale : Mazaea et Barombia Karsch, 1891 et trois des forêts d’altitude et côtières de Tanzanie et du Kenya : Ixalidium, Tangana et Rowellacris Ritchie & Hemp n. gen. Trois espèces initialement décrites dans Ixalidium sont transférées dans Rowellacris Ritchie & Hemp n. gen. : R. usambarica (Ramme, 1929) n. comb. (comme espèce type), R. transiens (Ramme, 1929) n. comb. et R. obscuripes (Miller, 1929) n. comb., R. usambarica et R. obscuripes sont rappelés de la synonymie sous Ixalidium haematoscelis Gerstäcker, 1869. Le genre monotypique Eubocoana Sjöstedt, 1931 est mis en synonymie avec Mazaea et le mâle précédemment inconnu de Mazaea tristis (Sjöstedt, 1931) n. comb. est décrit. Des lectotypes sont désignés pour Barombia tuberculosa Karsch, 1891 et pour Ixalidium haematoscelis Gerstäcker, 1869. L’article décrit la morphologie diversifiée et inhabituelle des genitalia mâles et femelles et documente le nombre exceptionnel de chromosomes des Ixalidiidae Hemp, Song & Ritchie n. fam. et la communication par tambourinage chez Rowellacris Ritchie & Hemp n. gen et Tangana. Une relation de groupe frère inattendue entre les Ixalidiidae Hemp, Song & Ritchie n. fam. africains et les Tristiridae sud-américains révélée par la phylogénie moléculaire montre l’existence d’un ancêtre commun dans l’ouest du Gondwana (Atlantica), antérieur à la séparation définitive de l’Amérique du Sud et de l’Afrique, vers le début de la fin du Crétacé, il y a 100 millions d’années.
Acridoidea, phylogénie moléculaire, phylogénie, Ixalidium, Tangana, montagnes de l’Arc Est Africain, Crétacé, genre nouveau, famille nouvelle