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Étude du retour de la Loutre d’Europe Lutra lutra (Linnaeus, 1758) sur le fleuve Lez grâce aux méthodes non-invasives de suivi des populations et une collaboration étroite entre structures académiques et territoriales

Olivier GIMENEZ, Simon LACOMBE, Louis BARBU, Yann RAULET, Vincent SABLAIN, Tom CARLI, Camille COLLARD, Anthony DESMAZES, Claude MIAUD, Caroline DELAIRE, Lazare DUVAL, Nicolas LESCUREUX, Raphaël MATHEVET, Tatiana TRONEL, Nicolas JUILLET, Alice FURNARI, Alice VALENTINI, Sébastien RANC, Alexandre DUBOST, Bruno FRANC, Eve LE POMMELET, Louise D’HOLLANDE, Serge ROUVIÈRE, Clément OYON, Alix COSQUER, Maëlis KERVELLEC, Paula DIAS, Stéphanie GROSSET, Johan MICHAUX, Anaïs BEAUMARIAGE, Adrien ANDRÉ & Sébastien DEVILLARD

fr Naturae 2025 (12) - Pages 147-168

Publié le 15 octobre 2025

Nous étudions la Loutre d’Europe (Lutra lutra (Linnaeus, 1758)) dans le fleuve côtier du Lez, près de Montpellier, en zone de recolonisation d’un milieu anthropisé. L’objectif est de mieux comprendre la dynamique d’installation de l’espèce. À travers des méthodes d’échantillonnage non-invasives telles que le piégeage photographique, l’ADN environnemental et la recherche d’épreintes, nous posons des questions liées à la période d’activité de l’espèce, à son régime alimentaire, aux interactions interspécifiques et aux origines géographiques des individus détectés. Nos résultats indiquent une activité principalement nocturne, probablement liée à la pression humaine sur le cours d’eau. Le régime alimentaire est dominé par des poissons comme le Chevesne (Squalius cephalus (Linnaeus, 1758)), mais la loutre montre une grande plasticité, consommant également des espèces exotiques envahissantes comme l’Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii (Girard, 1852)). Des interactions avec d’autres espèces, comme le Renard (Vulpes vulpes (Linnaeus, 1758)), sont également documentées. L’origine des populations locales semble venir du nord, contrastant avec celles du bassin de l’Hérault. Notre étude souligne l’importance de restaurer les petits cours d’eau et d’améliorer leur connectivité (trame turquoise) pour la conservation de l’espèce. Elle intègre aussi une dimension interdisciplinaire en combinant sciences écologiques et sociales, avec une enquête sur les perceptions locales de la loutre. Enfin, la médiation scientifique est abordée à travers l’élaboration d’une valise pédagogique et la création d’un « havre de paix » pour la loutre afin de sensibiliser à la préservation des zones humides et favoriser la cohabitation durable avec l’espèce.


Mots-clés :

ADN environnemental, mammifère semi-aquatique, mustélidé, piège photographique, suivi non-invasif des populations

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