Jardins, cyclones et catastrophes

Cet ouvrage porte sur les jardins de subsistance de Tongoa, une île située au centre de l’archipel du Vanuatu (Pacifique Sud). Par une approche ethnographique se situant à la croisée de l’anthropologie de la nature et de l’anthropologie des catastrophes, il s’attache à mettre en évidence les relations qu’entretiennent les habitants entre eux, avec leurs jardins comme avec les collectifs de non humains qui peuplent leurs territoires. L’environnement de Tongoa est marqué du sceau de la catastrophe qui représente une donnée inéluctable de l’existence. Les jardins cultivés sont régulièrement bouleversés, voire temporairement anéantis, par un événement sismique ou climatique de grande ampleur — comme le cyclone Pam, survenu en mars 2015. L’étude des différents phénomènes relevant de la catégorie locale de disasta montrent comment est pensée la notion de catastrophe et pourquoi elle permet au social de se réinventer.

Maëlle Calandra est anthropologue, docteure de l’EHESS, chargée de recherche à l’IRD et membre de l’Unité de Recherche Migrations et Sociétés (URMIS) à Paris. Ses travaux se situent à la croisée de l’anthropologie des catastrophes, de l’anthropologie des relations humains-environnement et de l’anthropologie des migrations et portent sur les sociétés insulaires du Pacifique Sud, en particulier au Vanuatu. Depuis 2023, elle est co-responsable de l’enseignement « Anthropologie des catastrophes » à Sciences Po Paris. Ses recherches actuelles se fondent sur le déplacement forcé des habitants de l’île d’Ambae après l’éruption de leur volcan en 2018, dans le cadre du projet ANR « Environmental Migrations and VOlcanic DIsasters in VAnuatu: a multiple perspective (EMVOLDIVA) », dont elle est co-porteuse. En novembre 2025, ses travaux ont été distingués par le prix de recherche de la Fondation Croix-Rouge.